Histoire et développement du parc Canadian World
Le Canadian World était à l’origine un parc à thème basé sur le livre Anne aux pignons verts (ou Anne of Green Gables dans sa version originale) de la romancière canadienne Lucy Maud Montgomery. Les fondateurs étaient tellement inspirés par le décor idyllique de la petite ville balnéaire de l’île-du-Prince-Édouard qu’ils en ont fait un modèle réduit à Ashibetsu, Hokkaido.
D’autres régions du Canada y sont également représentées, mais le clou du spectacle est la reproduction quasi à l’identique du village d’Avonlea. Des maisons victoriennes grandeur nature, la gare de Kensington, l’école d’Orwell…et bien sûr la ferme d’Anne avec ses pignons verts !
Le tout est fidèlement modelé d’après les descriptions de Montgomery. Les visiteurs peuvent prendre des photos avec les acteurs du parc qui jouent les rôles des personnages principaux comme Anne et Diana.
Le parc atteint son apogée au milieu des années 90, attirant alors près de 8 000 visiteurs par jour. En 1997, suite à la crise économique le parc fait faillite. La municipalité d’Ashibetsu a récupéré les lieux dans l’espoir de dynamiser l’attractivité de la ville.
Tout est resté dans l’état, le parc est accessible gratuitement et l’entretien est assuré par le personnel bénévole. L’intérieur des bâtiments n’est plus accessible, et il n’y a plus d’animations : le parc est devenu une ville fantôme canadienne.
La fascination des japonais pour Anne
Au Japon, Anne de la maison aux pignons verts est une héroïne nationale. Chaque année, près de 3 500 touristes se rendent sur l’Île-du-Prince-Édouard (la vraie !) qui fait du Japon l’une des principales sources de tourisme de cette petite île de 150 000 habitants.
La passion nippone pour Anne débute durant la seconde guerre mondiale. Une missionnaire canadienne donne à son élève Hanako Muraoka un exemplaire du livre. Traduit secrètement pendant la guerre, le livre est publié en 1952. Encouragé par les américains, le livre est largement publié et distribué dans les bibliothèques gérées par le département d’État américain.
L’histoire de cette orpheline fougueuse et franche aurait fait partie du plan américain de démocratisation rapide du Japon. Une “propagande libérale” pour encourager les femmes à se libérer des rôles traditionnels du Japon.
Mais Anne ne s’est pas contenté d’être une importation culturelle occidentale, elle est devenue partie intégrante de la culture japonaise, interprétée et réinterprétée par des artistes, des écrivains, des mangakas.
La plupart des japonais vous répondront d’ailleurs qu’ils la connaissent pour l’avoir vu à la télévision. En 1979, la Nippon Animation Co. diffuse une série de 50 épisodes créée par Hayao Mizayaki himself.
Méconnue en France, Anne Shirley est devenue une icône pop au Japon. Des écoles à son nom enseignent à parler avec l’accent local de l’Île-du-Prince-Édouard. À Okayama, “l’école de la maison aux pignons verts” proposait même aux jeunes japonaises d’apprendre à se comporter comme la fictive Anne aux pignons verts.
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