Hasedera : Le Temple des 400 Marches et des Pivoines Immortelles

Niché dans les collines verdoyantes de Nara, le Hasedera n’est pas un temple comme les autres. C’est un peu comme si les dieux avaient décidé de poser un escalier monumental au milieu des bois, pour que les mortels se souviennent que chaque marche compte. Et puis, il y a ces pivoines… mais on y revient plus tard.

Un escalier mythique… et les cuisses qui chauffent

Pour atteindre le cœur du Hasedera, il faut d’abord affronter un escalier légendaire : près de 400 marches de pierre qui serpentent sous les cèdres centenaires. Chaque marche semble chuchoter une histoire, chaque tournant offre une vue plus belle que la précédente. C’est un pèlerinage à la fois physique et spirituel. Oui, ça brûle un peu dans les mollets, mais le décor vous fait tout oublier. On dit que ces marches ont été gravies par des générations de moines, de poètes, de rêveurs en quête de sagesse ou de simples voyageurs attirés par la rumeur des pivoines en fleurs. Et franchement, quand on arrive en haut, on comprend pourquoi.

Au sommet, c’est la majesté incarnée. Le Kannon à onze visages, haute de 10 mètres, vous accueille dans un silence presque solennel. Sculptée dans du bois doré, cette statue date de 1538 et a résisté à tous les tremblements de terre et incendies de l’histoire. Onze visages pour veiller sur tous les angles de l’âme humaine, dit-on. Et c’est vrai qu’on se sent un peu observé. Mais c’est un regard bienveillant : ici, pas de jugement, juste une invitation à la paix

Les pivoines en majesté

Au printemps, le Hasedera se transforme en un festival de pivoines. Des centaines de fleurs, de toutes les nuances de rose, blanc, rouge, se balancent doucement dans la brise. On les appelle les botan et elles donnent au temple un air de jardin impérial. Les Japonais viennent exprès pour elles, et moi aussi. Ces pivoines, c’est un peu comme les geishas des fleurs : élégantes, mystérieuses, et toujours prêtes à éblouir.

Un temple qui change de costume

Au fil des saisons, Hasedera change de robe. L’automne est un incendie de rouges et d’ors, l’hiver un sanctuaire de neige, et l’été un écrin de fraîcheur où l’eau des petites rigoles chante pour les visiteurs. Chaque saison a son charme, et chaque recoin du temple révèle un détail inattendu : un petit autel caché, une cloche silencieuse, un vieux moine qui sourit dans l’ombre, un chat qui roupille au soleil.

Pour le ventre et l’âme

Avant de partir, arrêtez-vous à l’une des échoppes à l’entrée. On y sert un kusa mochi vert tendre, une douceur à base d’herbe yomogi. C’est moelleux, légèrement amer, et ça complète parfaitement la visite. Comme si la nature voulait que votre estomac se mette, lui aussi, au diapason du lieu.

Infos pour l’aventure

Accès : Depuis la gare de Nara, prenez la ligne Kintetsu jusqu’à Hasedera (1h15). Ensuite, 15 minutes de marche pour rejoindre le temple.
Horaires : En général de 9h à 17h, variable selon les saisons.
Tarif : 500 yens pour s’offrir un petit moment d’éternité.

Le Hasedera n’est pas qu’un temple : c’est un voyage dans le temps et l’espace. À chaque visite, il vous raconte une nouvelle histoire, et vous laisse repartir avec un bout de montagne dans le cœur. Alors, prêt à gravir ces 400 marches ?