Il est 7h du matin et je bois mon café tranquillement sur une terrasse en face de la station de métro, observant attentivement les arrivées. C’est presque une matinée comme une autre, sauf que je ne suis pas à Tokyo mais de retour à la vie parisienne pour quelques jours. Et surtout, je suis à quelques minutes de faire mon baptême des catacombes !
C’est Diane et Mathieu qui vont m’accompagner, des explorateurs adorables rencontrés au gré des vents & des courants numériques. Ils arrivent presque aussitôt, je jette alors mon expresso dans le caniveau. Mathieu me file des bottes trop petites pour moi et on file. L’entrée n’est pas bien loin de là…

Hein, vraiment, on va rentrer par cette plaque d’égoût ?!
Mathieu : Ce n’est pas une plaque d’égout, c’est une plaque de carrière de l’IGC (Inspection Générale des Carrières, autorité qui contrôle l’état des carrière). On va voir les carrières, pas les rats !

Okay ! Je pensais que les entrées étaient au niveau de la Petite Ceinture, là pour le coup c’est assez surprenant !
Diane : L’entrée de la Petite Ceinture (ancienne voie de chemin de fer faisant le tour de Paris et laissée à l’abandon depuis 1934) est la plus connue et touristique. Il existe bien sur d’autres moyens d’accéder aux anciennes carrières, soit par des plaques donnant directement dans les carrières, soit par de possible interconnexions avec d’autres réseaux souterrains, car le sous sol de Paris ne se résume pas aux carrières : les égouts, les galeries techniques, le métro etc.
Mathieu : Les entrées sont régulièrement ouvertes par les cataphiles (ceux qui descendent dans les catacombes), puis fermées par les autorités. Il est possible de passer par la Petite Ceinture, mais l’endroit où nous t’emmenons en premier n’est pas situé dans le coin de cette entrée-là. On va donc passer par cette plaque qui va nous mener à la partie qu’on veut voir dans le réseau.

Rentrer par une plaque en pleine rue au milieu des gens, c’est pas un peu chaud quand-même ? Les poulets ne vont pas t-ils venir batifoler derrière-nous ?
Mathieu : Si quelqu’un me demande ce que je fais, je lui dis que je travaille et que je vais réparer un truc. En général, les gens te demandent surtout si tu vois des rats en-dessous ! Les flics sont le truc à éviter, mais ça fait parti du jeu. Surtout qu’ils sont en haut, mais aussi en-dessous !
Mathieu tiens la plaque, Diane saute en premier et je lui saute dessus. Mathieu nous rejoint aussitôt et ferme la plaque au dessus. Paf, dans le noir. On allume nos lampes torches.

J’y crois pas, j’ai vécu à Paris pendant cinq ans sans mettre les pieds en dessous… Diane, c’est ta combien n-ème fois aujourd’hui ?
Diane : Aucune idée du nombre de fois où je suis descendue, je n’ai jamais compté et j’ai eu des périodes où je ne suis descendue que deux fois dans une année et d’autres plusieurs fois par semaine, c’est assez aléatoire.

Tu t’es déjà fait chopper en bas ?
Diane : Je n’ai jamais eu affaire à ceux qu’on nomme les cataflics. Et je n’ai eu en 7-8 ans de descente qu’un seul contrôle de police en surface, alors qu’on allait descendre pour visiter une minuscule carrière dans le 12e arrondissement.

Je parlais pas de ça mais c’est pas grave. Bref, c’était quand et comment ta première fois ?
Diane : Ma première descente c’était en 2005 ou 2006, cela faisait plusieurs mois qu’on m’avait proposé de descendre mais étant légèrement claustrophobe, ça me faisait un peu peur. Finalement je suis descendue avec une personne avec qui je faisais également des friches et qui avait fait quelques descentes. Nous sommes passé par la Petite Ceinture et je me suis rapidement aperçue que la hauteur de mes bottes n’étaient pas suffisante !
Nous nous faufilons par trou (appelé “châtière”) pour accéder aux véritables catacombes depuis la galerie technique où nous nous trouvons.

Vous me parlez souvent de “châtières”, ces galleries minuscules par lesquelles il faut se martyriser l’os pour passer d’un endroit à l’autre. C’est un terme officiel ou utilisé seulement par les cataphiles ?
Diane : Un terme employé par les cataphiles mais aussi par les spéléologues. Les châtières sont creusées par les cataphiles afin de passer d’un endroit à un autre en rampant dans un trou étroit pendant plusieurs metres. Cela peut être pour raccorder 2 parties de réseaux qui ont été désolidarisé. Avoir accès a une salle, ou créer des interconnexions avec d’autres souterrains afin de rentrer et/ou sortir des carrières.

Qui creuse ces châtières, comment ça se passe ?
Diane : En général un ou plusieurs cataphiles décident de se lancer dans un chantier. Les moyens mis en œuvre pour réaliser la chatières dépendent des outils qu’ils possèdent et aussi de la matière à percer. Les outils utilisés peuvent être des pelles, masses, burins voir des marteaux piqueur pour les surfaces comme le béton. Dans le dernier cas, les cataphiles font une dérivation électrique afin de pouvoir se servir de ce matériel en dessous car bien sur il n’y a pas d’électricité dans les catacombes !

Vous l’avez déjà fait ?
Diane : Je n’ai jamais creusé, par contre je suis déjà allée sur un chantier en cours il y a quelques années et j’ai testé de creuser ! Bah ce n’était pas facile et il faut pas mal de temps au ouvriers cataphiles pour mener à bien leur projet.
On vagabonde à travers les catacombes, c’est un véritable labyrinthe gigantesque. Heureusement qu’ils connaissent bien le réseau.

Vous me parlez parfois des catacombes du Nord et du Sud, la première étant là où se trouve notre entrée et la seconde là où l’on sortira… mais quel est la différence entre les deux ? Ne sont-elles pas toutes deux finalement située sur la Rive Gauche ?
Diane : Les carrières s’étendent sur plusieurs arrondissement de Paris. Le Sud et le Nord de notre cartographie des catacombes se base en fait sur les zones où nous pouvons aller. Voici d’ailleurs une carte qui montre bien les emplacements de carrières a Paris.

Mathieu : Globalement, quand on dit Nord ou Sud, on parle souvent du GRS, le réseau principale des catacombes.
Et il fait quoi là, Mesrine?
Mathieu : Il n’est pas vraiment caché. C’est un grapheur qui l’a fait. Il parait que Mesrine a été dans des carrières en région parisienne, mais ce n’est pas dans les catacombes. C’est peut-être un hommage à ça, ou simplement une coïncidence 😉

En parlant de grapheur on dirait que l’on ne peut pas passer à côté de “Psychoz”, un mec qui est non seulement cataphile, mais qui fait aussi du street-art… Vous l’avez déjà rencontré ? Comment ça se passe entre lui et les cataphiles un peu plus “puristes” ?
Diane : Je ne l’ai jamais rencontré pour ma part. Je connais peu de personne qui tague ou graph dans les catacombes ou ailleurs. Personnellement je n’aime pas les graphs dans ce genre de lieu, je considère que c’est de la dégradation et que la plupart ne savent pas ou ils posent leur graph… parfois recouvrant des traces de l’histoire quand il s’agit des cata. Psychoz j’aime pas ses bonhommes, en plus il y en a vraiment beaucoup dans le réseau. Après c’est mon avis personnel sur la question, mais dans la réalité des cataphiles de tout les horizons se côtoient en dessous, et qu’on soit du même avis ou non les gens cohabitent. Je connais quelques FC, fondamentalement j’aime pas ce qu’ils produisent mais en tant que personnes ça n’empêche pas de rencontrer des gens intéressants, avec des aspirations et opinions différentes, mais il en faut pour tout les goûts 🙂 Par contre je ne vais pas aller me faire une friche avec graffeurs ni lui filer des plans ou autre.
Mathieu : Je ne l’ai jamais rencontré, mais c’est vrai qu’il a fait des catacombes un bon terrain de jeu, comme Jérôme Mesnager auparavant. Pas forcément facile de connaître les réactions des gens, l’art certains aiment, d’autres moins. Il a des amis dans le réseau, des gens qui l’aiment un peu moins, comme tous le monde en fait !

D’ailleurs, qu’est-ce que ça serait un cataphile puriste après tout ?
Diane : Une personne qui descend, qui ne touche a rien, qui s’intéresse à l’histoire du lieu et qui a horreur de toutes actions pouvant entrainer la mutation du réseau. Bon, en gros, c’est un peu la description d’un vieux con aigri ? 😀 (il y en a)
Mathieu : Chaque personne en aura une définition différente tellement les raisons de descendre et les idées qui vont avec sont différentes !

Vous, vous êtes vraiment beaucoup descendu, alors c’est quoi l’intérêt pour vous encore toutes ces visites aujourd’hui ?
Mathieu: Des parties de réseaux sont parfois ouvertes, il faut donc se dépêcher pour les voir. Au-delà de ça, c’est aussi un lieu de vie. Au lieu d’aller dans un bar, pourquoi ne pas descendre au calme sous Paris ? Il y a aussi des gens de différentes classes sociales qui descendent. On peut se retrouver avec un mec qui dirige une grande entreprise comme avec un mec qui a un petit taf pas bien payé. Il n’y a pas vraiment de différence là-dessus en-dessous.
Diane : Il y a plus de 200 km de galerie à parcourir sous Paris, cela prend beaucoup de temps pour tout visiter, et puis cela dépend aussi de ce que l’on souhaite y faire : les photos prennent énormément de temps comme il faut gérer l’éclairage, il y a des soirées, des parties de réseaux qui s’ouvrent parfois et qu’il faut faire vite, et puis tout simplement beaucoup de détails historiques que l’on ne voit pas toujours ! Pas mal d’inscriptions, de plaques, etc… Et puis des nouvelles salles creusées par des cataphiles, des sculptures… le réseau vie au rythme des gens qui le visite, il évolue constamment.

Vous êtes sûr que vous n’y allez pas pour vous taper des rails de coke et vous tapez la boule avec d’autres freluquets ? Vous avez été les témoins de scènes plutôt cocasses j’imagine, non ?
Diane : Oui, bien-sûr, c’est un endroit sans règles et libre du coup les gens font ce qu’ils veulent. Il arrive en effet qu’il y ait des conflits. Perso je n’ai jamais été témoins de conflits en dessous. Une fois j’ai été témoin d’un conflit entre 2 cataphiles mais en surface, au vernissage d’une exposition. L’un d’eux avait apporté une tarte à la crème et la envoyé dans la figure de l’autre, c’était assez cocasse en effet 🙂
Mathieu : Non, j’en ai jamais vu. Par contre, on entend parler des conflits quand il y en a.

C’est justement cette aspect là des catacombes qui me surprends le plus aujourd’hui, le fait que ça soit “un lieu de vie”. Je ne m’attendais pas à voir des gens partout. Par exemple, qui sont ces gens (en gros) que l’on a rencontré dans cette salle dont ils avaient obstrué l’entrée ? Que font-ils ?
Diane : Les personnes que nous avons rencontrés sont des habitués des catacombes. Certains n’hésitent pas à y passer la nuit, voir le week-end. C’est un peu le camping. Les cataphiles se retrouvent en dessous, passent la soirée ensemble, font des rencontres, la fête, écoutent de la musique, un peu comme les soirées que l’ont fait en surface, mais là le lieu est plus atypique, il n’y a plus de barrières sociales, c’est un espace de liberté et non capitaliste : pas obligé de consommer pour participer. Tout le monde peu ramener un petit quelque chose et le partager, comme la personne qui nous a gentillement offert un café.

Au final, quels sont les activités les plus courantes dans les catacombes ?
Diane : Les activités peuvent être diverses : juste se balader et découvrir, faire la fête, retrouver ses amis ou en rencontrer de nouveaux partageant le même intérêt pour les sous-sols. Faire des photos, faire des sculptures, retaper et réaliser des salles, des endroits jolis et conviviaux. D’autres creuseront des accès vers d’autres parties du réseau qui sont inaccessibles, ou vers d’autres espaces techniques afin d’entrer et sortir. Enfin d’autres se contenteront de tagger… ou de réaliser des fresques ou dessins.

Le principal danger dans les catacombes est-il finalement… son “peuple” ? Quels sont les autres principaux dangers ? Je suppose qu’il ne vaut mieux pas non plus y aller à l’arrache sans carte 😉
Diane : On peut y faire de mauvaises rencontres mais c’est assez rare, sinon le ciel de carrière est assez bas il faut faire gaffe à ne pas se cogner. Faire gaffe où on met les pieds, parfois il y a des trous, des zones glissantes. Et oui avec + de 200 km de galeries il est nécessaire d’avoir une carte pour se repérer.
Mathieu : Il y a aussi certaines zones qui s’effondrent, il faut donc faire attention à ça. Certains se baladent sans cartes, car ils connaissent bien l’ensemble des zones ou la partie où ils descendent.

C’est vrai que les cataphiles travaillent avec le service répression de l’IGC pour éviter d’avoir des touristes et débutants qui y viennent ? Tout en laissant les habitués tranquilles ?
Diane : Non du tout. L’accès aux carrières est strictement interdit. Après il arrive que les cataphiles soient en contact avec l’IGC ou les cataflics s’il y a un souci. Par exemple une zone d’effondrement, ou plus souvent des fuites avec le chauffage urbain.

J’ai des amis qui ont fait l’École des Mines et ils ont droit à une descente par an. Apparemment ils y vont sans chaussures et doivent même parfois nager dans la flotte, mais est-ce sans danger ?
Diane : Sans chaussures? Ou sans bottes? Le premier danger reste de se blesser tout simplement, sinon pour l’eau il y a un risque de leptospirose, maladie véhiculée par l’urine de rat. Alors oui il n’y a que très peu (voir pas du tout parfois) de rats ou souris dans les catacombes mais le risque reste réel. Toute eau stagnante peu apporter des maladies si on ne fait pas attention.
Mathieu : Ils ont le droit à cette descente par rapport au passé de l’école des mines et l’accès qu’ils ont. D’ailleurs, chaque année, des volontaires vont dans une partie des carrières “La galeries des promos” pour y créer une fresque avec un parrain ou une marraine. Pour les dangers, clairement, il y en a !

Vous le voyez comment l’avenir des catacombes, genre dans une dizaines d’années ou plus ?
Mathieu : Un avenir incertain. Plus ça avance plus les parties sont injectés. On a du temps avant que tout soit injectés, mais bon, ça peut très bien arriver du jour au lendemain.
Diane : C’est compliqué de répondre à cette question ! On peut se baser sur ce qui s’est passé ou se passe. Les carrières sous Paris sont étendues, il serait difficile par exemple de tout injecter, par contre cela est possible sur certaines portions ! C’est le cas dans le sud du réseau. Il suffit qu’en surface un projet immobilier nécessite une consolidation, ou juste faire un parking pour qu’une partie du réseau soit atrophiée ou injectée. Des parties du réseau comme le bunker allemand ont fait le sujet d’une étude pour en faire autre chose aussi… Rien de dingue dans l’immédiat en tout cas ! Les catacombes vont sûrement rester telles quelles un bon moment encore ! Après l’état risque de continuer à se détériorer et de perdre les traces de l’histoire sur le pierre à cause des tags par exemple.

Comment cette société underground va évoluer d’après-vous ?
Mathieu : Impossible à dire ! Elle évolue en fonction des acteurs qui viennent, qui partent, qui sont de passages… rien n’est écrit, c’est ça qui est top 🙂 Tout est possible !
Diane : Hormis les passionnés, les gens vont et viennent au gré de la mode de l’exploration. Soit il va y avoir encore plus de monde en dessous, soit ça restera comme actuellement. Il y a des périodes et des vagues liées à la mode ou par exemple à la sortie du film Catacombes ! Cela suscite l’envie d’y aller pour voir, après contrairement à l’exploration de friche, c’est un espace confiné et assez brut, je me demande combien y reviennent et s’ils le font souvent après coup. En tout cas, coté flics, ils ne souhaitent pas que la population cataphile augmentent et sont actuellement plus présents pour “réguler” le flux de visiteurs illégaux.

Allez-vous continuer à y aller aussi souvent ?
Mathieu : Si je reviens sur Paris, c’est un passage obligé. Ce lieu est tellement intéressant ! Je ne peux actuellement pas imaginer ne jamais y retourner.
Diane : Cela fait 8 ans que je descends et ça dépend des moments, des fois j’y vais souvent et puis plus du tout pendant des mois. Parfois il faut laisser des périodes sans y aller pour mieux les retrouver et les apprécier. Faire naitre cette envie de manque pour avoir ensuite le plaisir de redécouvrir et de se rappeler. Dans tous les cas de mon coté j’ai une lien affectif particulier avec les carrières et je pense y retourner encore de nombreuses fois quelque soit l’endroit où la vie me mènera 🙂

Sinon, à part les catas, c’est quoi vos projets persos ?
Mathieu : Je suis parti il y a un peu plus d’un mois pour mon tour du monde. Je boucle l’Europe demain. Ensuite, Russie, Asie, Australie et Amérique. Je suis au Japon vers septembre ou octobre j’imagine. J’espère pouvoir te voir 🙂 D’ailleurs, j’aimerai bien faire une île et un parc d’attraction si tu vois ce que je veux dire 😀 Bref, 2 ans de routes avec des rencontres, du stop, des lieux de fou, de l’explo évidemment et tout un tas de surprise 🙂
Les questions ont été répondu vers fin 2013. Entre temps, Mathieu est venu au Japon et nous avons exploré le parc abandonné de Nara Dreamland ensemble.

Diane : J’ai différents projets en cours, certains dont je ne peux pas trop parler actuellement 😉 Sinon j’œuvre pour faire exposer mes photos, en octobre je serais d’ailleurs à la Nuit de la Photo Contemporaine à Paris. L’année prochaine est encore incertaine pour moi mais si cela est possible je souhaite explorer les friches et souterrains d’autres pays afin de m’ouvrir d’autres horizons !

Mathieu est toujours actuellement en train de poursuivre son tour du monde, vous pouvez le suivre sur son blog The Road and Me. Diane fait de superbes reportages photos et parfois on peut même la voir toute nue, si, si ! Retrouvez-là sur Neverends. En bonus, voici le Plan des Catacombes de Paris by Nexus. Ah, et mon moment préféré… la sortie. Et surtout, après 10 heures de marche, enlever mes bottes 😉 Nous voici à la Petite Ceinture, c’est magnifique. Merci les amis ! 🙂

Si vous avez des questions à leur poser, n’hésitez pas, je suis sûr qu’ils viendront vous répondre dans les commentaires 🙂
Vous avez adoré les catacombes ? Ne ratez pas les endroits abandonnés du Japon, il y en a une pléthode sur ce site, et ils vous feront définitivement rêver ! Écoles, hôpitaux, parc d’attractions, usines et îles abandonnés… c’est ici : Exploration Urbaine au Japon !
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