Vous avez passé une journée épuisante à Tokyo ? Vous avez tellement fait votre touriste que vous avez honte ? Alors suivez-moi, on va prendre un bon bain ensemble, accompagné de mon amie Stéphanie. Elle est devenue l’ambassadrice des sento – les bains publics à Tokyo – et donc nous allons lui laisser choisir un bon sento pour nous.
Jordy : Coucou Stéphanie ! Alors, est-ce que tu nous emmènes ?
Stéphanie : Salut Jordy ! Aujourd’hui je partage avec vous un petit paradis tokyoïte : Takara-yu, surnommé The King of Garden. Ce sento comporte plusieurs bains massant et aromatique avec un très beau mural représentant le mont Fuji. Il offre également une vue magnifique sur un jardin japonais. Malheureusement pour moi, seul le côté homme offre un accès direct au jardin depuis les bains.
Jordy : Pourquoi es-tu allé dans un sento pour la première fois ?
Stéphanie : Durant mes études j’ai eu la chance de pouvoir faire un an d’échange à l’université Rikkyo à Tokyo. Une amie m’a proposé après les cours d’aller au sento qui se trouve à proximité.
Jordy : Une technique élaborée pour te voir toute nue ? Ce n’est pas trop bizarre la première fois ?
Stéphanie : Au début, comme tout le monde je pense, je me suis sentie un peu gênée les 5 premières minutes, nous n’avons pas vraiment l’habitude de nous retrouver nu devant des étrangers en France. Mais comme tout le monde n’y prête aucunement attention je m’y suis assez rapidement sentie à l’aise et j’ai pu alors découvrir ce qui allait devenir mon quotidien actuel.
Jordy : Allez, on rentre ! Il y a des choses à savoir en passant cette entrée ? On a l’impression que l’on rentre un peu chez quelqu’un.
Stéphanie : C’est un peu le cas puisque ce sont souvent des familles qui les tiennent. Tu enlèves tes chaussures à l’entrée comme à la maison! Tu les mets ensuite dans le petit casier et tu gardes la clé en bois.
Jordy : C’est toujours le même prix les sento au Japon ? Je me déshabille dans les vestiaires et ensuite je rentre dans la salle des bains ? Il y a un truc à savoir ?
Stéphanie : C’est 460¥ pour Tokyo et ça change selon la région. Rien de particulier mais il faut se sécher un peu avant de rentrer dans les vestiaires après le bain afin de ne rien mouiller.
L’intérieur du Takara-yu est superbe ! Mais peut-être ne vaut-il mieux pas rester planter là tout nu à regarder autour de soi comme un indien dans la ville. Je suis séparé de Stéphanie seulement que par un mûr mais tout est dans le même espace.
Jordy : La déco et le lieu sont magnifiques. En effet, il y a bien un Fuji-san dans le fond !
Stéphanie : C’est joli hein ? Il y a seulement 3 peintres au Japon qui exercent ce métier unique (plus d’info ici : Sento Mural Art).
Jordy : Dis, Stéphanie, je me jette direct dans le bain ou pas ? Ces robinets sont un peu atypiques, je ne me sers que de la pomme de douche ou il y a un truc à savoir ?
Stéphanie : Tu prends un tabouret et une bassine a l’entrée de la salle de bain, tu t’installes à un coin douche et tu te laves soigneusement avant d’entrer dans le bain. La douche c’est de l’eau chaude et à tes pieds tu as deux robinets pour faire ton mix comme tu le veux dans la bassine. Quand on prend chaud dans le bain, une petite bassine d’eau froide ça peut faire du bien aussi.
Elle est pédante Stéphanie, vous ne trouvez pas ? Je rigole. Après m’être bien nettoyé, je rentre dans le bain. La surprise ! C’est brûlant !
Jordy : C’est hyper chaud ! C’est toujours aussi chaud que ça ? Il y a moyen de mettre un bucket de glaçons ou de faire couler de l’eau froide ? Ou alors j’ai des idées de petit garnement ?
Stéphanie : La température des bains varient (pour les bains chaud) de 39 à 47 degrés. On peut aussi trouver des bains tièdes et froids.
Jordy : Dans les onsen, l’eau est naturellement chaude (et souvent mélangé avec de l’eau froide). Mais ici, ils font comment ? Ça doit coûter un prix fou…
Stéphanie : La méthode traditionnelle est au bois, mais beaucoup de sento utilise aussi le gaz ou la pompe à chaleur. Et oui ça coûte très cher…
Jordy : Tu as réponse à tout ! Tu es devenue une véritable sento otaku. Qu’est-ce qui te plaît autant dans le sento ?
Stéphanie : Tout d’abord j’ai toujours aimé prendre soin de moi et les plaisirs du bain chaud. Avec mon amie, nous fréquentions ce sento toutes les semaines et tout en profitant des bienfaits des différents bains (bain chaud aromatique, bain électrique, bain froid et sauna) nous profitions aussi de ce moment pour les soins du corps et des cheveux. Un autre point que j’apprécie beaucoup dans les sento est la communication.
Jordy barbotte dans l’eau pendant Stéphanie continue à
parler inlassablement de son passion fruit…
Stéphanie : Les sento sont bien souvent fréquentés par les gens du quartier qui s’y rendent plusieurs fois par semaine voir quotidiennement. C’est donc une sorte de communauté et les gens y sont habituellement plutôt sympathiques. Je discute bien souvent avec des inconnues rencontrées dans le bain. Lorsque je voyage hors de Tokyo c’est aussi un excellent moyen de découvrir des petits coins intéressant plutôt populaire auprès des locaux et non touristiques. Je demande souvent des recommendations de restaurants et autres aux personnes rencontrées dans le bain.
Jordy : Je trouve en effet que le côté social c’est le point fort du sento (et des onsen). Même sans parler Japonais les gens viennent vers moi naturellement. Et tu es tombé amoureuse des sento à quel moment ? Dès le début ?
Stéphanie : Après mon année universitaire au Japon j’ai vécu quelques années en France puis à Djibouti avant que la vie ne m’amène de nouveau à Tokyo il y a trois ans et demi.
Je suis bien sûr retournée dans mon lieu de prédilection qui est très vite devenu ma deuxième maison (le sento fréquenté durant l’université) mais surtout j’ai commencé à explorer les sento de Tokyo en découvrant qu’ils étaient tous différents.
Les deux mecs si dessous sont adorables et ils parlent français. J’espère qu’ils viendront faire un coucou dans les commentaires :p
Jordy : Tu y vas hyper souvent, non ?
Stéphanie : Actuellement je me rends dans environ 5 sento / semaine. Je ne sais plus exactement le nombre de sento visités mais depuis deux ans environ je rassemble les tampons de chaque sento (il existe un carnet pour ‘collectionner’ les tampons des sento de Tokyo de la même manière que ceux des temples). J’arrive à 200 tampons et je me rends également dans les sento hors de Tokyo dès que j’en ai l’occasion.
Jordy : D’ailleurs, tu es la bienvenue à Nara pour visiter mon sento. Il est vraiment ancien et la vieille dame qui y travaille vient toujours me voir pour vérifier si j’ai tout ce qu’il me faut, haha ! Comment es-tu devenue ambassadrice ?
Stéphanie : Petit à petit a force d’arpenter les sento, j’ai aussi voulu en savoir beaucoup plus, et tout en apprenant beaucoup des propriétaires de sento, je me suis constitué une petite bibliothèque ressemblant quelques ouvrages sur les sento. J’ai aussi commencé à ce moment à écrire et partager des ‘reviews’ sento sur Instagram (#dokodemosento). Le magazine 1010 des sento m’a interviewée, ce fut je pense la première étape. Peu de temps après la mairie de Tokyo m’a contactée pour faire partie du comité des sento de la ville de Tokyo. C’est une mission qui dure deux ans pour laquelle tous les deux ans cinq personnes sont sélectionnées. Comme j’ai aussi commencé à écrire en freelance, j’ai aussi décidé de commencer le blog Tokyo Sento et diverses autres activités. Mon travail a été progressivement reconnu et le siège des sento de Tokyo m’a offert le titre d’ambassadrice (http://www.1010.or.jp/sento-ambassador/).
Il y a moyen que je devienne ambassadeur des chats ou des haikyo, vous croyez ? …
Jordy : Et tu es la seule à faire ça ? La première ?
Stéphanie : Non, j’ai un compagnon ambassadeur qui a reçu le titre en même temps que moi. Il s’agit de Kimura Yu san, champion du monde WBC des poids mi-mouches. J’avais déjà rencontré l’ambassadeur des sento de la préfecture Mie mais nous sommes visiblement les premiers à avoir ce titre plus général.
Jordy : Quelle aventure ! En même temps c’est super mérité, pour moi tu es devenue l’icône des sento ! Par contre, d’un point de vue moins folichon, il y a aussi une triste vérité : j’ai deux pages dédiées au sento… dans mon nouveau livre Abandoned Japan ! Car finalement, il y en a de moins en moins et un grand nombre d’entre-eux sont abandonnés.
Stéphanie : Et oui, malheureusement. D’ailleurs, l’une des tâches du comité des sento est de réfléchir à leur avenir. Il y a 10 ans, on en comptait plus de 2000 à Tokyo. Aujourd’hui, il y en a environ 630.
J’ai écrit article sur un sento abandonné que j’ai justement visité avec Stéphanie et la propriétaire des lieux. C’est sur mon site Haikyo, ici : Tsuru no Yu. C’est triste ? Alors, c’est simple. Quand vous êtes à Tokyo, allez prendre un bain, les étrangers sont les bienvenus !
Jordy : Si mes amis ou ma famille vienne me visiter au Japon, tu leur proposerais de faire quoi avec toi en tant qu’accompagnatrice ?
Stéphanie : Les sento ne sont pas toujours évident à trouver et souvent les personnes qui ne sont pas habituées n’osent pas vraiment y entrer. J’adapte toujours le choix du sento selon les personnes que je vais guider. Je prends en compte entre autre, le lieu, les installations qu’offrent le sento, la température des bains et le design du sento. Tout en faisant découvrir la culture, c’est un moment très relaxant. Je le recommande donc à tous mais c’est aussi excellent après une journée remplie de visites mais aussi pour se remettre de la fatigue du voyage.
Jordy : Un bisou et un petit mot de fin ?
Stéphanie : J’espère que vous serez nombreux à venir découvrir mon petit bonheur tokyoite. Surtout, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’un visite personnalisée ! Vous trouverez des articles et d’autres photos sur les sento sur mon blog : Tokyo Sento.
N’hésitez pas à commenter pour poser des questions, je suis sûr que Stéphanie y répondra. Si vous venez à Tokyo, après avoir passé une journée avec David (Safari Tokyo), finissez là en beauté avec un ou deux bon sento avec Stéphanie. C’est définitivement une expérience à vivre.
[bs_notification type=”info” dismissible=”false”]Adresse : Senju Motomachi 27-1, Adachi-ku
Ouverture : Tous les jours de 15h à 23h30, fermé le lundi.
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💕
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Hello, petite question (mais je pense connaitre déjà la réponse). Peut on trouver un Sento / Onsen Mixte, qui accepte les familles (couple avec 1 enfant) et qui de surcroit accepte les hommes tatoués (bcp tatoués). Pour voyager régulièrement au Japon je n’ai pas encore trouvé. Avez-vous une adresse Jordy & Steph? merci! et super article !
Bonjour Tsuchinoko san,
Les sento sont des établissements publics, les tatouages ne sont donc pas un problème. On peut rencontrer beaucoup de japonais tatoués tout le corps dans les sento. Il ne faut pas confondre avec les établissement prives type ‘super-sento’, généralement de grands complexes, ou les tatouages sont très souvent interdits.
Il y a des onsen mixtes et même gratuits un peu perdu dans la nature, bien souvent non accessible sans voiture. Pour profiter des bains en famille je te conseille un ryokan ou tu peux louer un bain en ‘kashikiri’ (juste pour vous) ou il n’y aura personne pour juger de tes tatouages. Sinon les sento de villes, comme je présente, ou l’enfant ira soit avec le père soit avec la mère.
En espérant t’avoir éclairé un peu, si tu cherches un sento sympa a Tokyo n’hésites pas, et je peux aussi guider sur place.
En passant, Super Sento c’est bien pourri, je déconseille ! Surtout aux touristes ! C’est un endroit peu cher où les gens vont pour passer la nuit et faire un sento, mais les conditions sont terribles. Les familles japonaises du bas de l’échelle s’y retrouvent quand elles voyagent car elles ne peuvent aller nulle-part d’autre pour un prix aussi bas avec des enfants.
Oui donc c’est quand même mission impossible pour les trois critères réunis. Je m’en doutais. Merci ! ???
C’est tres interessant. Je me demandais justement comment ils faisaient pour chauffer l’eau, maintenant je sais ! Merci.
Pourquoi le nombre de sento baissent ? est ce qu ils baissent dans tout le Japon ou juste a Tokyo car le nombre de onsen par exemple a Beppu augmente.
Bonjour Sébastien,
Merci pour le commentaire!
Le nombre de sento baissent car durant les époques Edo, Meiji et jusqu’à Showa l’utilisation des sento étaient quotidienne par tous. A l’époque Showa 55 (1980) on comptait 2352 sento à Tokyo. Aujourd’hui il en reste environ 630, mais le nombre ne cesse de diminuer.
La raison est tout d’abord simplement que de nos jours presque 100% des foyers japonais sont équipés de salle de bain, la fréquentation des sento n’est donc pas nécessaire.
Le nombre de clients ayant fortement baisse, les sento ne sont plus le business qu’ils etaient à l’époque et beaucoup d’entres eux ne font pas de profits.
Une autre raison que j’entends assez souvent et que la chaufferie (souvent très vieille) lâche et les réparations étant bien trop couteuses, beaucoup de sento ferment a cette occasion.
Enfin, les sento étant une profession très difficile, les taches demandent beaucoup d’énergie et de temps, (la journée de travail d’un propriétaire de sento est environ de 11h du matin jusqu’à 3h du matin). Les personnes prenant de l’âge ne peuvent plus naturellement assurer leur travail et bien souvent les enfants ne reprennent pas le sento, donc ils ferment et les terrains ayant une certaine valeur a Tokyo, ils sont rachetés et détruits afin de construire des habitations a la place.
Bonjour Sébastien,
Merci pour le commentaire!
Le nombre de sento baissent car durant les époques Edo, Meiji et jusqu’à Showa l’utilisation des sento étaient quotidienne par tous. A l’époque Showa 55 (1980) on comptait 2352 sento à Tokyo. Aujourd’hui il en reste environ 630, mais le nombre ne cesse de diminuer.
La raison est tout d’abord simplement que de nos jours presque 100% des foyers japonais sont équipés de salle de bain, la fréquentation des sento n’est donc pas nécessaire.
Le nombre de clients ayant fortement baisse, les sento ne sont plus le business qu’ils etaient à l’époque et beaucoup d’entres eux ne font pas de profits.
Une autre raison que j’entends assez souvent et que la chaufferie (souvent très vieille) lâche et les réparations étant bien trop couteuses, beaucoup de sento ferment a cette occasion.
Enfin, les sento étant une profession très difficile, les taches demandent beaucoup d’énergie et de temps, (la journée de travail d’un propriétaire de sento est environ de 11h du matin jusqu’à 3h du matin). Les personnes prenant de l’âge ne peuvent plus naturellement assurer leur travail et bien souvent les enfants ne reprennent pas le sento, donc ils ferment et les terrains ayant une certaine valeur a Tokyo, ils sont rachetés et détruits afin de construire des habitations a la place.
Je me posais la question sur les tatouages mais il y a déjà eu la réponse, je sais maintenant à qui m’adresser quand nous irons (enfin) au Japon d’autant que chez nous n’est pas tatoué celui qu’on croit 😉
Merci à tous les 2 pour ce chouette article, encore une fois, ça donne envie de venir (again ^^)
L’année dernière, lors de ma venue, j’avais testé un onsen au milieu des montagnes, à côté de Kobe. C’était vraiment super sympa… et ça m’a guéri d’un rhume que je venais d’attraper. Je ne connaissais pas ce type d’établissement et maintenant je sais quoi ajouter dans la liste des choses à faire pour mon voyage Japon v2
Maintenant, si tu as un rhume à Tokyo, tu sais où aller ! Les endroits que Stéphanie connait sont extra pour ça 🙂
Plus besoin d’aller à la pharmacie chez moi alors. Direct à l’aéroport et hop, direction Tokyo 😛
Un très bel article avec de belles photos qui rend vraiment nostalgique du Japon ! Ambassadrice des sentô… la grande classe !
Ah c’est sûr, il y a un ambassadeur Japonais mec aussi mais on ne le voit nulle part, bizarrement 😉
5
Superbe article, dommage que de constater que il y en a de moins en moins, passer de 2000 a 630…
Au delà du coup que cela représente pour les propriétaires.
La baisse de fréquentation ne serait elle pas en grand parti du au confort des salles de bain dont disposes les japonais ?
La clientèle est elle jeune ou a une tendance a être plus âgée et démontre que les jeunes japonais sont moins enclin a passer par les Sentos ?
Bonjour Anthony,
Oui biensur c’est en grande partie parce que 98% des logements on aujourd’hui une salle de bain que les sento sont moins fréquentés. Cependant l’utilisation des sento a un peu changé par rapport à avant. Il y a plus de personnes âgées mais depuis 2 ans nous assistons à un petit boom du sento et de plus en plus de jeunes les essayent et adoptent 😉
bonjour Jordy, bonjour Stéphanie
merci bcp pour ces superbes articles à tous les 2…
je viens au japon cet été pour le 2e fois, j’aurais mon fils de 6 ans avec nous, quel sento me conseilleriez vous ? où autres activités d’ailleurs à Tokyo ?
on a testé le onsen à Matsumoto l’an dernier et il y avait un bassin exterieur un peu moins chaud et mon fils a pu s’y détendre avec moi…
ありがとございます
ジュリエ
Bonjour Julie,
Merci pour ce message!
Il y a énormément de bon sento a Tokyo (qui compte plus de 500 sento) mais je vais t’en donner quelques uns qu’un enfant pourra apprécier:
Shinsei-yu a Hatanodai (Shinjuku-ku)
Otsuka kinenyu a Otsuka (qui comporte un bain très tiède)
Hakusan-yu a Toyosu, très coloré, belle ambiance et petits canards pour jouer dans le bain.
Pour avoir une idée des intérieurs tu peux regarder mes photos avec le #dokodemosento sur Instagram, ça te donnera quelques idées! Je guide aussi sur demande! Bon voyage!
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