L’étang-sans-nom (Namonaki-ike) est situé à l’intérieur de l’enceinte du petit sanctuaire de Nemichi à Seki, au cœur de la préfecture de Gifu. Il a été rebaptisé en 2015 « l’étang de Monet » quand des photos de l’eau cristalline peuplée de nénuphars en fleurs ont commencé à circuler sur Internet et attirer de plus en plus de curieux. La ressemblance avec le tableau du maître Les Nymphéas a tout de suite fait sensation et lui a valu son nouveau nom.
Un étang sans nom devenu « l’étang de Monet »
Ce tout petit étang (à peine 20 mètres) a été formé par l’eau des sources du mont Koga voisin. La clarté et la pureté de l’eau seraient dues à la composition de la roche volcanique, la rhyolite (“ryumongan” 流紋岩 en japonais).
Laissé à l’abandon dans les années 90, il était complètement envahi par les herbes. Il a été restauré grâce aux efforts de la communauté locale, en particulier le propriétaire du parc floral d’Itadori qui décide de le nettoyer. Quelques habitants ont plus tard fait don de carpes japonaises qui donnent aujourd’hui ce décor photogénique.
Un miroir d’eau cristalline, des nénuphars florissants, des carpes koïs colorées : oui, la ressemblance avec Les Nymphéas est frappante ! La surface de l’eau change de couleur tout au long de la journée en fonction des variations de lumière, passant du vert-turquoise au bleu.
L’idéal pour visiter l’endroit est de venir pendant la saison de floraison des nénuphars (entre juin et septembre), mais les feuilles vertes de l’été et les momiji à l’automne offrent des scènes tout aussi poétiques et photogéniques.
Bref, en toute saison, une toile impressionniste prend littéralement vie sous vos yeux.
Au cœur de la préfecture de Gifu, le sanctuaire de Nemichi
Avant 2015, le petit sanctuaire de Nemichi n’avait rien pour attirer les foules. Un modeste autel en bois niché au milieu de la nature n’était probablement pas assez photogénique pour déplacer les foules. Mais depuis que le « Monet’s Pond » fait fureur sur les réseaux, ce lieu discret accueille une foule de visiteurs !
Chaque premier jour du mois, le sanctuaire organise une cérémonie spéciale dédiée à la nature. À partir de 9 h du matin, les visiteurs peuvent participer à un rituel spécifique et peuvent recevoir un Goshuin commémoratif.
Et pour les plus romantiques d’entre vous, jetez un œil attentif dans l’eau de l’étang… Si vous y apercevez la carpe porte-bonheur en forme de cœur : bingo, vous allez être chanceux en amour cette année ! Car en japonais, le mot carpe (鯉 koï) est un homophone d’amour (恋, koi).
Quel est le rapport entre Claude Monet et le Japon ?
Claude Monet n’est jamais venu au Japon. Non, jamais. Comment a-t-il pu créer le jardin de Giverny sans jamais avoir foulé la terre nippone ni vu de ses yeux un vrai jardin japonais ? Simple, il a copié ce qu’il voyait sur les estampes importées en France à l’époque.
Comme beaucoup de ses contemporains, Monet a été beaucoup influencé par l’art japonais. On a appelé ce courant artistique le japonisme. Les férus de culture nippone de l’époque collectionnaient estampes, mobilier et céramiques en provenance de l’archipel.
Sans même mettre un orteil au Japon, Monet a tout simplement copié les paysages japonais qu’il voyait dans ses estampes pour recréer une ambiance nippone dans son célèbre jardin à Giverny, où il a peint sa série de tableaux Les Nymphéas.
Ces fameux nymphéas qu’il a peints dans son ‘faux’ jardin japonais deviennent la référence qui fait qu’aujourd’hui au Japon, on surnomme un étang avec des nénuphars, « l’étang de Monet ». La boucle est bouclée.
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